Repenser le rôle des banques centrales Contenu réservé aux abonnés
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Les banques centrales ont, au fil des décennies, acquis une importance démesurée par rapport à l'efficacité des politiques qu'elles ont directement menées ou qu'elles ont suscitées. Garantir la liquidité du marché financier devrait rester leur seul objectif, juge Jean-Marc Daniel.
Par Jean-Marc Daniel (professeur émérite à l'ESCP Business School, chroniqueur aux « Echos »)
Le 27 octobre dernier, la BCE a porté son taux de refinancement à 2 %, alors qu'il était de 1,25 % depuis le 8 septembre. Ce 2 novembre, la Fed a également augmenté ses taux pour la cinquième fois depuis mars. Et selon une habitude désormais bien ancrée, ces décisions suscitent une multitude de commentaires savants, confirmant la place plus ou moins fantasmatique prise par les banques centrales. C'est à dessein que nous écrivons « fantasmatique », car il traduit nos doutes sur la capacité des banques centrales à résoudre les problèmes macroéconomiques.
En 1947 paraissait aux Etats-Unis un livre qui allait orienter les politiques économiques pendant trente ans. Il s'intitulait « Economic Policy and Full Employment » et avait pour auteur l'économiste keynésien Alvin Hansen. Pour lui, en jouant sur les dépenses publiques, on pouvait arriver au niveau de demande nécessaire au plein-emploi. Symétriquement, en augmentant les impôts, on pouvait retirer une partie d'une demande rendue excessive au point de créer de l'inflation. L'approche de Hansen a dominé jusqu'à ce que la stagflation des années 1970 en emporte les certitudes.
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