Rencontre avec 3 des 51 étudiants, apprentis-artistes – apprentis-entrepreneurs

Comment qualifieriez-vous votre expérience du séminaire Improbable ?
"Le titre du séminaire est tellement bien choisi ! "Improbable"… intense et énergivore. Un exercice très engageant et stimulant loin des cours traditionnels." raconte Estelle.
Lors de ce séminaire en effet, les intervenants Professeur et artistes n’imposent aucune réponse. Le séminaire est construit pour que ce soient les étudiants qui s’approprient eux même la notion d’entrepreneur, explique Sylvain Bureau, Directeur Scientifique de l’Institut Jean-Baptiste Say.
Louis ajoute que c’est "un parfait ice-breaker pour faire la rencontre des 50 autres étudiants ; une bonne entrée en matière pour découvrir ce qu’est l’entrepreneuriat"… "Par ailleurs, la diversité de background d’une partie des étudiants (13 d'entre eux proviennent d’autres écoles telles que ENSCI, EPITECH, SUP ELEC ou Ecole 42) a remis en question notre façon de travailler en groupe notamment dans la production d’idées. Notre team-mate de l’Ecole 42 nous a beaucoup challengé et a apporté à l’équipe de vraies compétences techniques. Avoir un codeur dans l’équipe, c’était un vrai plus !".
Pour Louise, ce séminaire l’a amenée, par des étapes concrètes et simples et l’échange avec son équipe et les artistes, à se questionner sur ses convictions et à les affirmer dans la construction d’un travail collectif.

A quoi vous attendiez vous ?
Louis ne s’attendait pas à "une expérience qui soit autant artistique, or c’était une véritable immersion et une confrontation avec des artistes dont il a fallu apprendre et comprendre les codes."
Estelle de son côté s’attendait à ce que l’Option E la surprenne : "C’est aussi pour cela que je l’ai choisie ! Je n’ai pas été déçue !".
"J’étais allée au vernissage de l’an dernier et je savais donc à peu près à quoi m’attendre. Mais je ne savais rien du processus de création concret, rythmé et très intense enseigné au séminaire Improbable. Recevoir l’enseignement de Sylvain Bureau, qui est à l’origine de l’Art Thinking, tout en confrontant sa vision et notre recherche à trois artistes intervenants était une expérience très riche", raconte Louise.

Ce séminaire a-t-il changé la perception que vous aviez de l'entrepreneuriat ? Dans quelle mesure ?
Estelle, depuis ce séminaire perçoit mieux "la mise en abîme par laquelle l’entrepreneur expérimente. Il doit faire, être dans l’action. Vive le prototypage !".
Quant à Louis, sa vision de l’entrepreneuriat avant ce séminaire était très orientée Business (business plan, levée de fonds…) et empreinte de rigueur. "Après ces 3 journées, j’en ai eu une vision différente, plus créative et créatrice, plus systémique, bien plus libre en quelque sorte".
Et Louise d’ajouter : "J’en retiendrai personnellement que la démarche de création d’entreprise ou de n’importe quel type d’organisation doit de partir de convictions sincères, d’un engagement personnel incarné, pour être durable, cohérente et puissante. J’avais lu quelque part qu’un entrepreneur se développait " à l’horizontal" et qu’un artiste grandissait "à la verticale". Ce séminaire a pour moi en partie démenti cette idée reçue: l’entrepreneur est me semble être une sorte d’être hybride entre l’artiste et le chef d’entreprise, et c’est toute la difficulté. Mélange vie pro / vie perso, convictions personnelles et levées de fonds, solitude et leadership… Le séminaire m’a fait prendre conscience de toute l’ambiguïté de cette position…" 

Ce séminaire a-t-il changé la perception que vous aviez sur l'art ? Dans quelle mesure ?
Louise partage son avis en ces termes : "Je trouve très positif de permettre à des étudiants en général éloignés du monde de la création de construire leur œuvre d’art tout en les plaçant dans un inconfort subtilement maîtrisé. Je trouve personnellement dommage et un peu facile de sacraliser la figure de l’artiste et de rendre sa démarche mystérieuse et inaccessible. Selon moi, ce mystère très abstrait alimente une fascination ou une méfiance du public vis-à-vis de l’art, ce qui est dommage car je crois que la création demande de prendre position face au monde et d’affirmer sa singularité – ce qui ne devrait pas être réservé qu’à une partie de la population. De plus, le séminaire m’a permis d’appréhender des étapes très concrètes du processus de création."  

Pitchez votre oeuvre en quelques linges et dites-nous comment votre groupe de travail a t il conduit le processus créatif jusqu’à la conception de l'œuvre finale présentée au vernissage le 5 septembre à la Villa Belleville.

Institut Jean Baptiste Say Improbable Option E

"Notre cartel annonçait "Nous vous proposons ce soir une performance artistique participative en direct sur la story instagram de @LouiseHourcade. Celle-ci questionne la place de l’individu dans une communauté à laquelle il s’expose et confère un pouvoir de décision toujours plus important. A travers cette exhibition et ces sollicitations permanentes, l’utilisateur crée inconsciemment les conditions de sa propre soumission et se retrouve face à des incitations malsaines, voire abjectes.  A qui revient la responsabilité du devenir d’un individu ? Que devient notre singularité ? Où se situe la limite entre la simple prise en compte d’un avis et l’obéissance active ?"" explique Louise Hourcade. "Nous avons beaucoup hésité et changé d’avis plusieurs fois durant la préparation du vernissage. Nous nous sommes finalement retrouvés sur un thème qui nous interpellait tous sincèrement. 
Pas évident de garder son calme et son sang-froid quand on a invité des dizaines d’étudiants à venir à un vernissage "fantôme" d’œuvres encore bancales voire inexistantes. C’était un très bon exercice de communication, d’écoute et de lâcher prise."

Institut Jean Baptiste Say Improbable Option E

"Nextflic" ou "Quel film regarder ce soir ?" Dans quel restaurant amener ma tante australienne ? Aujourd’hui, il est pratique de déléguer ces missions aux intelligences artificielles des sites où l’on se rend quotidiennement. En les nourrissant de nos comportements sur internet, ces programmes informatiques anticipent et contrôlent toujours plus nos envies et nos actions. Êtes-vous prêts à regarder le film de votre vie sur notre plateforme prédictive Nextflic ? C’était l’enjeu de l’œuvre du groupe de Louis et Estelle.

Si vous deviez conseiller à un ami étudiant de participer à un tel séminaire, quels arguments formuleriez-vous ?
Estelle lui dirait "Laisse toi être surpris et te surprendre toi-même ! Accepte de sortir de ta zone de confort et embarquer là où d’habitude tu es peut être plus frileux…"
Louis ajouterait : "Prépare toi à placer la barre très haute parce que ce séminaire nécessite un niveau d’exigence très important vis-à-vis de toi-même mais surtout vis-à-vis de tes Professeurs."
C’est qu’il faut être prêt à "apprendre à désapprendre" selon Sylvain Bureau.
Estelle, Louis et Louise ont bien perçu cet enjeu grâce à Improbable : "savoir se remettre en question et questionner la réalité et ce qu’on croit être la normalité autour de nous. Il ne faut pas se laisser enfermer dans un système de valeurs ou un process. Déconstruire permet de challenger l’ordre établi dont on se satisfait et d’envisager de nouvelles perspectives business et sociétales."

Apprendre à entreprendre, c’est tout sauf consommer des heures de cours dans une salle de classe... Pour en savoir plus sur la façon dont ESCP guide ses étudiants sur le chemin de l'entrepreneuriat, retrouvez cet article publié sur le site de la Conférence des Grandes Ecoles.

Bonne route à ces 51 étudiants de l’option E !

Les 1er pas des étudiants de l’option E : une expérience "Improbable"

 

Pour en savoir plus sur l'Institut Jean-Baptiste Say


 

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